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Des femmes qui peinent à accéder aux emplois salariés du secteur et à progresser dans un environnement dominé par les hommes.

Le score de l’indice est réparti en cinq (5) catégories de classement

45

Emploi formel

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95

Revenu

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38

Engagement

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28

Formation

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28

Formation

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  • Au total 1 femme sur 4 hommes est diplômée d’une formation aux métiers des industries extractives.
  • Absence de mécanismes favorisant la parité et l’autonomisation des femmes.
  • Les femmes sont de plus en plus absentes dans les instances de décisions des entreprises minières, soit 1 femme pour 5

Des femmes qui peinent à accéder aux emplois salariés du secteur extractif et à progresser dans un environnement hostile et dominé par les hommes. Avec un score de 45/100 (Faible), la dimension “emploi formel” du secteur minier enregistre le deuxième meilleur score de l’indice mais elle cache des réalités plus défavorables aux femmes quant aux conditions de travail et l’épanouissement socio professionnel.

Des femmes rendues invisibles par un recrutement peu attractif et une promotion pro homme

Les résultats de l’étude ont révélé que le secteur de l’emploi formel dans les entreprises minières discrimine les femmes. La discrimination à l’égard des femmes est plus visible dans le recrutement avec une quasi exclusion des femmes des personnels des entreprises minières. En effet, quand une (1) femme est employée dans les entreprises minières, cinq (5) hommes le sont aussi. Ce qui masculinise l’environnement de travail, le rendant ainsi hostile à l’épanouissement et à l’avancement des femmes. La formation initiale et continue du personnel qui pourrait corriger la discrimination est elle aussi fortement discriminatoire avec une (1) femme formée pour trois (3) hommes. La faible attractivité de la formation résulte de la faiblesse des emplois des femmes dans le secteur, qui augmente son coût d’opportunité. 

Il est du ressort des entreprises minières de transformer le recrutement en facteur d’attraction pour les femmes. Toutefois, l’étude montre que les entreprises ont un faible engagement en faveur du genre, étant donné qu’aucune d’elle n’a une politique genre en son sein. Les seuls efforts louables de certaines entreprises sont des pratiques incitatives pour les femmes qui ne s’adossent pas à un cadre global, structuré autour de l’idéal d’égalité de chance et d’opportunité. 

Les femmes aspirent à changer de département et de métier, à vivre d’autres expériences professionnelles » alors qu’une autre rappelle les obstacles « moi j’ai subi une formation en électricité depuis sept mois et pourtant je suis toujours au nettoyage. J’ai le temps d’oublier ce que j’ai appris en plus je veux vraiment changer de métier, je ne trouve plus aucun goût au nettoyage pour l’avoir fait depuis plus d’une décennie. 

Des femmes pour les postes les moins rémunérés avec une égalité salariale trompeuse

La composante de la dimension “emploi formel” la plus favorable aux femmes est le revenu. L’écart de revenu entre les hommes et les femmes est faible au point de hisser la composante à la catégorie «Satisfaisant». Toutefois, une analyse approfondie des salaires en relation avec les postes de responsabilité montre une situation trompeuse pour les femmes qui n’occupent que des postes de fonction support (gardiennage ou nettoyage). Ce nivellement par le bas cache une réalité très défavorable aux femmes. A travail et diplôme égal, les femmes tendent à gagner autant que les hommes mais les femmes sont sous représentées dans les entreprises et absentes des postes de management. 

Travail dans les mines, une autonomisation économique sans équilibre familial

Travailler dans les mines renforce le pouvoir économique des femmes à travers le revenu généré, cependant cela ne se traduit pas nécessairement par une renégociation des relations sociales entre les sexes dans l’espace familial. Le fait d’exercer une activité professionnelle dans les mines n’affecte pas la répartition des rôles au sein des familles et des communautés. Les rôles reproductifs, y compris les tâches de soins, restent principalement la responsabilité des femmes, dont la plupart viennent des villages et des environs. Leurs journées sont remplies de longs trajets en bus, de longues heures de travail dans la mine et de tâches domestiques. Ce qui les expose plus à une fatigue physique et mentale qui les décourage à prendre plus des responsabilités professionnelles. 

Des entreprises favorables à l’égalité de genre mais qui tardent à la structurer

Les sociétés minières objet de cette étude sont dans leur globalité favorable à la promotion et à la protection des droits des femmes et enclenchent des actions en ce sens. Il s’agit des congés de maternité allongés et des possibilités de formation en conduite d’engins, de l’égalité salariale, des opportunités égales de promotion, etc. Même si ces initiatives sont à saluer, les structurer dans une politique cohérente englobant à la fois les perspectives des hommes et des femmes travaillant dans l’espace de l’entreprise et engagés dans des interrelations qui mettent aux prises des besoins et attentes spécifiques à chaque sexe augmenterait leur efficacité.

Pour être efficaces, ces politiques devraient chercher à harmoniser les pratiques entre les sociétés minières et les entreprises sous-traitantes qui semblent ne pas évoluer à la même cadence en matière de promotion des droits des femmes et de prise en compte de leurs besoins spécifiques.